Vie intercommunale,  Vie locale

Publié le vendredi 24 avril 2020

L’ensemble des équipes est engagé aux côtés des résidents depuis le début de la crise sanitaire, c’est-à-dire près de 90 personnes.

Depuis le 17 mars, comment se passe le confinement ? Quels protocoles avez-vous mis en place pour assurer la sécurité sanitaire des résidents, des personnels et des soignants ?

« Les maisons de retraite de l’association Marguerite Guérin, gestionnaire de la Providence ont mis en place les mêmes mesures de confinement sur l’ensemble des sites. Affronter les difficultés à plusieurs facilite la tâche !

Les premières mesures ont concerné les résidents : Il fallait les protéger des visiteurs extérieurs, leurs familles y compris. À cette occasion, nous remercions vivement les familles pour leur acceptation de cette mesure indispensable dans le cadre du confinement. Nous avons également annulé les consultations externes, les entrées de certains professionnels de santé, les entrées d’entreprises extérieures sauf cas d’urgence ou d’impérative nécessité. Une seule entrée dans la Maison est utilisée pour assurer le contrôle des mesures de confinement.

Chaque jour, nous devons évoluer dans notre prise en charge. Vers le 26 mars, nous avons organisé le confinement des résidents dans leur chambre. Les repas sont désormais servis en chambre et des activités individuelles y sont également organisées.

Pour les personnels, et ce dans tous les services, la période est contraignante. Dans la maison de retraite, et sans doute plus qu’ailleurs en raison de la population accueillie, les gestes barrières, les règles d’hygiène sont des pratiques de tous les instants ; Il convient de les respecter scrupuleusement. Les peurs exprimées par de nombreux salariés sont légitimes en raison de la situation qui évolue de jour en jour. Les personnels font corps face aux contraintes sanitaires et adoptent une posture rassurante auprès des résidents.

Un suivi des salariés est effectué chaque matin par une prise de température. Des protocoles écrits relatifs au nettoyage des chambres, à la gestion du linge, aux traitements des déchets sont appliqués et connus de tous. Les besoins en masques chirurgicaux n’ont été satisfaits que 10 jours après le début du confinement et cela a entraîné un stress supplémentaire.

Afin de respecter ces contraintes sanitaires, nous avons évolué vers la visio-conférence pour les réunions de cadres et les réunions de bureau de l’association. Nous avons su nous adapter rapidement pour faire face à la pandémie. »

 

Les personnels sont-ils confinés à temps plein ou se relaient-ils ?

« Les personnels ne sont pas confinés dans l’établissement. Ils sont soumis aux mêmes contraintes que tous les citoyens, sans doute plus que d’autres, car ils sont en contact avec une population à risque et également avec leurs familles, comme tous les soignants.

Pour faciliter leurs interventions et pour ceux qui le souhaiteraient, nous avons préparé au sein de l’établissement un dortoir de 6 lits permettant aux salariés de dormir dans l’établissement sur demande. »

 

Après un mois d’isolement complet, comment chacun au sein de l’établissement vit cette période contraignante ?

« Nous devons éviter à tout prix la routine et en permanence être vigilants dans l’accomplissement de notre mission.

Les personnels travaillent toujours dans le respect des consignes établies en interne et présentées précédemment. Baisser la garde serait une faiblesse !

Nous devons avoir une attitude rassurante, apaisante vis-à-vis des résidents de façon à rendre moins pénible leur confinement. »

 

Au quotidien, qu’est-ce qui est le plus dur à gérer ?

« Le quotidien n’est pas toujours facile dans une maison de retraite. Dans le contexte particulier que nous vivons actuellement, il faut gérer tous les événements qui s’y déroulent avec le maximum d’humanité en y associant autant que faire se peut les familles et tout particulièrement à l’occasion de la fin de vie.

La possible arrivée du virus dans l’établissement, même si tout est organisé pour empêcher son entrée, constitue une crainte supplémentaire à supporter au jour le jour. »

 

Avez-vous réussi à maintenir des relations entre les résidents et leurs familles, notamment via internet ?

« Quand nous avons fermé les portes de la maison aux familles, il nous a semblé indispensable de maintenir le contact entre les résidents et leur famille.

Faute de moyens modernes dans l’immédiat, nous avons établi une feuille de lien avec les photos des résidents (qui envoyaient des messages manuscrits à leurs familles). Ce n’était pas très moderne mais restait néanmoins efficace et pragmatique.

La maison de Retraite avait de son côté contacté toutes les familles des résidents pour les informer du confinement total de leur proche avec proposition d’appel via Skype.

Depuis le 4 avril, le Rotary Club de Mortagne-au-Perche nous a offert deux tablettes qui permettent de faciliter et multiplier les relations par Skype avec les familles qui en font la demande.

Rétablir les liens entre résidents et familles est essentiel et permet de rendre le confinement plus humain. »

 

Envisagez-vous de permettre des visites extérieures pour les résidents en fin de vie. Est-ce possible ?

« Le personnel reste présent dans cet accompagnement conformément à nos valeurs mais ne peut pas remplacer un parent proche. Dans le cas des fins de vie, nous tâchons effectivement d’organiser des visites permettant de maintenir le lien entre résidents et familles. Bien entendu, ces visites font l’objet d’une vigilance toute particulière, avec application des règles de sécurité les plus strictes, et ce afin de protéger l’ensemble des professionnels et des résidents de l’établissement. »

 

Quel message souhaitez-vous adresser à la population du bassin de vie de Longny-les-Villages alors que le confinement se poursuit jusqu’au 11 mai ?

« Un seul message et il est simple : Merci !

Merci pour toutes les actions petites ou plus importantes qui permettent aux résidents et aux personnels de mieux vivre cette période difficile, de les aider à mieux supporter les mesures de confinement. Merci à la CDC des Hauts du Perche de nous avoir remplacé dans la fourniture des repas extérieurs et aux entreprises et particuliers pour tous les gestes de sympathie qu’ils nous ont témoignés. »

 

Avez-vous besoin de soutien en cette période difficile et comment peut-on vous aider ?

« Nous savons déjà que nous pouvons compter sur le soutien des collectivités et des habitants de Longny-les-Villages en ces temps difficiles : les exemples sont multiples. Et le confinement est loin d’être terminé pour nos établissements.

En nous faisant confiance dans la gestion de cette crise, vous nous aiderez grandement. Nous apportons le plus grand soin dans la prise en charge de nos anciens et espérons comme vous, que tout se passera du mieux possible. »

 

Propos recueillis par Bernard Bramoullé

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