Vie intercommunale,  Vie locale

Publié le lundi 13 décembre 2021

La Communauté de Communes des Hauts du Perche gère l’assainissement sur l’ensemble du territoire communautaire. Dans le cadre d’un contrat de Concession de Service Public (CSP), elle a confié à Eaux de Normandie la gestion de l’ensemble de ses stations d’épuration. Le contrat a été renouvelé en fin d’année 2020. L’opérateur s’occupe notamment du traitement des eaux usées qui une fois la dépollution effectuée entraîne la production de boue. Celle-ci est plus ou moins importante en fonction du type de traitement de l’eau. Le principal objectif du traitement des boues en station d’épuration est d’en réduire le volume pour limiter les quantités à stocker pour ensuite les épandre. Cette méthode était appliquée sur le territoire jusqu’à l’arrivée de la COVID – 19. En cette période de crise sanitaire, la question de la gestion des boues se pose comme une vraie problématique d’exploitation des petits et moyens systèmes d’assainissement collectif, services publics essentiels. La question de la subsistance de la COVID-19 dans les boues d’épuration est aujourd’hui posée et s’impose aux acteurs de filière boues. De nouvelles décisions ont été prises au niveau de l’État en 2020 et appliquées par les préfectures dans les départements. C’est le cas pour l’Orne.

Qu’est-ce qui a changé ?

Jusqu’au début de l’année 2020, l’épandage des boues d’épuration était autorisé. Cette pratique consistait à vider les silos où elles étaient stockées. Depuis le mois de mars 2020, cette façon de faire est interdite, obligeant la CdC des Hauts du Perche à évacuer ses boues vers le site dePerseigne près d’Alençon où elles sont prises en charge afin d’être hygiéniser. Emmanuel Le Secq, Président de la CdC des Hauts du Perche explique : « La crise sanitaire a complètement déséquilibré notre budget assainissement jusque-là excédentaire pour permettre d’anticiper les travaux à venir sur nos stations. Aujourd’hui, cet argent que nous avions mis de côté sert à financer le transport des boues que nous ne pouvons plus épandre. C’est un réel problème et une grosse inquiétude pour l’avenir. » Si on prend l’année 2021 comme référence ce sont 2 312 m3 de boues qui ont été transférées. Or, le coût du transport à la charge de la collectivité est de plus en plus conséquent. Depuis 2020 et à ce jour, la CdC des Hauts du Perche a déjà déboursé 136 374 € HT en règlement de l’acheminement des boues.

 

« Un surcoût du service si rien ne change »

Face à cette augmentation fulgurante et intenable, Emmanuel Le Secq prévient : « Si la situation perdure nous serons dans l’obligation d’augmenter nos coûts de traitement. Nous n’aurons pas le choix car nous sommes dans une obligation règlementaire imposée. » Il poursuit : « Au rythme où l’on va, le risque d’un surcoût conséquent du service est manifeste. Cette augmentation du coût du traitement des boues n’avait pas été envisagée par la collectivité. J’y vois aussi une contrainte au moment où nous mettons en route et finançons notre schéma directeur qui doit d’ici deux ans nous donner une vision globale de nos stations et réseaux. Ce diagnostic sera essentiel pour planifier les travaux à faire sur nos structures. » La CdC des Hauts du Perche est loin d’être un cas isolé. D’autres collectivités en milieu rural rencontrent le même souci. À tel point, que le sujet a fait l’objet d’une question posée lors de l’assemblée générale de l’association des maires de l’Orne qui s’est tenue le 15 novembre à Mortagne-au-Perche. Christophe de Balorre, Président du Département de l’Orne saisi du sujet a de son côté alerté la Préfète sur le projet de décret d’hygiénisation des boues qui inspire beaucoup de craintes.

 

Quelle solution ?

Pour l’heure l’incertitude demeure. La filière est dans l’attente d’une décision de l’État qui doit dire si l’épandage perdurera ou pas. Si la réponse est positive, la Communauté de Communes des Hauts du Perche devra de toute façon investir dans des aménagements pour revoir la filière d’épandage des boues sur les communes concernées. Avec Eaux de Normandie, délégataire du service de l’assainissement, ces nouvelles contraintes sont actuellement étudiées. Le procédé choisi pour le traitement des boues consisterait à ajouter de la chaux liquide dans les boues directement sur site pour les faire monter en température des boues et ainsi éliminer toute possibilité de contamination.

 

Les stations d’épuration prennent en charge nos résidus intimes, matières produites de façon continue et susceptibles de contaminer les populations.

La pandémie a complètement perturbé la filière des boues d’épuration.

 

 

 

 

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